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La Pologne ferme un consulat russe en réponse à une tentative de sabotage

« J’ai des informations selon lesquelles la Russie est derrière les tentatives de sabotage en Pologne et dans des pays alliés. J’ai donc pris la décision de retirer au consulat de la Fédération de Russie l’autorisation d’opérer à Poznan. » Face aux caméras, Radoslaw Sikorski, le chef de la diplomatie polonaise, n’y est pas allé de main morte, mardi 22 octobre à Varsovie, ajoutant que la Pologne se réservait « le droit de prendre d’autres mesures » en cas de poursuites. Sur le plateau de TVP, la télévision publique polonaise, le ministre des affaires étrangères a suggéré que cela pourrait aller jusqu’à l’expulsion de l’ambassadeur russe en Pologne.
D’ici quelques jours, le consulat russe de Poznan fermera donc ses portes et son personnel deviendra « persona non grata ». La Pologne avait déjà restreint la présence diplomatique russe sur son territoire au lendemain de la guerre en Ukraine. En mai, Radoslaw Sikorski avait de surcroît circonscrit les allées et venues des diplomates russes à leur région d’affectation en Pologne. La Russie dispose encore d’une ambassade et d’un consulat à Varsovie ainsi que deux autres consulats : l’un à Gdansk, l’autre à Cracovie.
« Nous donnerons une réponse douloureuse à toute nouvelle mesure hostile », a de son côté riposté Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, citée par l’agence de presse Ria Novosti. « On peut s’attendre à ce que la Russie réponde par la réciproque en fermant l’un des consulats polonais sur son sol, peut-être celui d’Irkoutsk », analyse Krzysztof Zegota, professeur à l’université d’Olsztyn. Ce spécialiste des questions de sécurité en lien avec la Russie et la Biélorussie, précise que l’objectif de la Pologne est de préserver ses liens diplomatiques avec son voisin russe, même si « une partie importante des diplomates russes en Pologne travaille ou collabore avec les services spéciaux russes ».
L’annonce de Radoslaw Sikorski fait suite à une procédure judiciaire contre un ressortissant ukrainien devant le tribunal régional de Wroclaw. Au cours de cette procédure, Serhii S., 51 ans, a plaidé coupable, s’accusant d’avoir voulu incendier l’usine de peinture Dekoral à Wroclaw en janvier 2024, à proximité d’un dépôt de carburant. Le service de renseignement intérieur polonais avait procédé à son arrestation avant qu’il ne passe à l’acte.
Aux côtés de Serhii S., quatre autres personnes sont actuellement inculpées par le parquet national à Wroclaw pour participation à un groupe criminel organisé, impliqué dans la préparation et l’organisation d’actes de sabotage. « Serhii S. a quitté l’Ukraine au début de la guerre. Dans ses explications, il a déclaré qu’il ne voulait pas participer au conflit armé. Sa motivation […] était financière », a déclaré à la presse Marcin Kucharski, procureur au parquet de Basse-Silésie à Wroclaw. Dans une enquête menée par le quotidien polonais Gazeta Wyborcza, qui s’appuie sur des informations de l’agence de sécurité intérieure (ABW), Serhii S. se présentait en « opposant du président Zelensky » et avait rejoint l’Allemagne après l’invasion russe. Il communiquait sur la messagerie Telegram avec un dénommé Alexeï qui lui aurait promis une avance de 2 000 dollars (soit 1 850 euros) pour mettre le feu à sa cible.
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